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Introduction : Le maquillage, un art universel
Depuis toujours, le maquillage accompagne l’humanité. Bien plus qu’un simple outil de beauté, il est un véritable moyen d’expression, un langage visuel qui raconte les époques, les cultures et les émotions. Chaque coup de pinceau traduit une intention, une histoire, une identité.

Le maquillage peut servir à séduire, à se transformer, à appartenir à un groupe ou à revendiquer une différence. Au fil du temps il a évolué avec les modes, les valeurs et les techniques, tout en restant un moyen privilégié de mettre en avant la créativité humaine.

Dans cette présentation, nous verrons donc comment le maquillage s’est développé et transformé à travers les siècles, comment il exprime les cultures du monde, et enfin comment il est devenu aujourd’hui un art à part entière, mêlant esthétique, symbolisme et innovation.
tableau Éloge du Maquillage de Edgar Degas, 1879, pastel sur carton
première couleur de maquillage : bleu maya
Le maquillage à travers le temps
Depuis l’Antiquité, le maquillage accompagne les civilisations et reflète leurs croyances, leurs hiérarchies sociales et leur vision de la beauté. Il n’a jamais été un simple ornement : il est un témoin de l’histoire et des mentalités.
Dans l’Égypte ancienne, le maquillage était à la fois esthétique et spirituel. Les femmes et les hommes soulignaient leurs yeux de khôl noir, non seulement pour accentuer leur regard, mais aussi pour se protéger du soleil et des mauvais esprits. Les pigments provenaient de minéraux comme la malachite verte ou le plomb noir. Le maquillage marquait alors le prestige, la pureté et la proximité avec les dieux.

En Grèce et à Rome, le maquillage prenait une dimension plus sociale. Les femmes de statut élevé recherchaient un teint clair, symbole de richesse et de distinction, car il indiquait qu’elles ne travaillaient pas dehors. On utilisait alors des poudres à base de craie, de miel ou de safran. Cependant, le maquillage excessif était parfois mal vu : il était jugé artificiel, voire trompeur.


Le maquillage culturel et symbolique
Au Moyen Âge, le maquillage devint presque tabou en Europe, influencé par la morale religieuse. La beauté devait rester naturelle et modeste. Pourtant, les femmes tentaient d’éclaircir leur peau à l’aide de produits souvent dangereux, à base de plomb ou de vinaigre, pour obtenir ce teint pâle considéré comme idéal.

La Renaissance réintroduisit l’art du maquillage, notamment dans les cours royales. Les visages se poudraient de blanc, les lèvres se teintaient légèrement, et les joues se coloraient de rouge pour rappeler la vitalité. Ce maquillage symbolisait la noblesse, la santé et la richesse, mais aussi un certain raffinement culturel.



Au XXᵉ siècle, avec les révolutions industrielles et culturelles, le maquillage s’est démocratisé. Il devient accessible à toutes les classes sociales, notamment grâce à la publicité et au cinéma. Dans les années 1920, le rouge à lèvres rouge et le trait d’eyeliner symbolisent la liberté féminine. Les décennies suivantes voient se succéder des tendances variées : le look naturel des années 1970, les couleurs vives des années 1980, ou encore le style épuré des années 2000.

Aujourd’hui, le maquillage est un moyen d’expression personnelle. Il ne se limite plus aux normes de beauté : il reflète la diversité, l’inclusivité et la créativité de chacun. Il sert à affirmer une identité, un état d’esprit ou une émotion.

Ainsi le maquillage a suivi les évolutions du monde. Il a traversé les époques en s’adaptant aux mentalités, tout en conservant son rôle premier : celui d’exprimer, d’embellir et de révéler l’humain sous toutes ses formes.
Au XVIIIᵉ siècle, le maquillage devint un véritable outil de mise en scène de soi. Les perruques poudrées, les mouches (petits ronds noirs en tissu) et les joues rosées participaient à une esthétique de la sophistication et du théâtre social. Hommes et femmes s’y prêtaient, notamment à la cour de Versailles. Le maquillage était synonyme de luxe, d’élégance et de pouvoir.
Le maquillage ne se limite pas à une fonction esthétique : il possède une portée culturelle, spirituelle et symbolique qui traverse les civilisations. Dans de nombreuses sociétés traditionnelles, il joue un rôle essentiel lors des rituels, des fêtes ou des cérémonies. En Afrique, par exemple, certaines tribus utilisent des peintures faciales à base d’argile ou de pigments naturels pour marquer les étapes de la vie, comme l’entrée dans l’âge adulte, le mariage ou les rituels guerriers. Ces maquillages ne servent pas seulement à embellir, mais à protéger, à communiquer et à affirmer une appartenance communautaire. Chez les peuples amérindiens, les couleurs ont également une signification précise : le rouge symbolise le courage, le noir la force et le blanc la paix. En Océanie, le maquillage est souvent associé à la danse et au chant, transformant le visage en véritable support d’expression artistique et identitaire.
En Asie, le maquillage revêt une dimension spirituelle et codifiée. Au Japon, les geishas incarnent la perfection esthétique : leur teint blanc évoque la pureté, leurs lèvres rouges la délicatesse, et la précision de leurs gestes traduit la maîtrise et la grâce. En Inde, le maquillage s’intègre dans les traditions religieuses et festives : le bindi, ce point rouge posé sur le front, représente la sagesse spirituelle, tandis que le henné, appliqué sur les mains et les pieds lors des mariages, symbolise la beauté, la chance et la prospérité. Dans ces cultures, chaque couleur, chaque motif a un sens profond qui dépasse la simple apparence.

Aujourd’hui encore, certaines célébrations modernes perpétuent cette dimension symbolique. Au Mexique, pendant le Día de los Muertos, les visages peints en crânes colorés rappellent à la fois la mort et la joie de vivre, exprimant le lien indéfectible entre les vivants et les morts. Les carnavals du monde entier, comme ceux de Venise ou de Rio, utilisent le maquillage et les masques pour permettre à chacun de se transformer, d’exprimer sa liberté et d’oublier les conventions sociales. De la même manière, dans les mouvements contemporains, le maquillage peut devenir un symbole d’identité et d’inclusion, notamment lors des pride parades où les couleurs vives célèbrent la diversité et l’acceptation de soi.

Ainsi, quel que soit le lieu ou l’époque, le maquillage culturel demeure un puissant moyen d’expression. Il raconte des histoires, transmet des croyances, célèbre des valeurs et relie les individus à leur communauté. Au-delà de sa dimension esthétique, il représente un langage universel, à la fois intime et collectif, qui traduit la richesse et la diversité des cultures humaines.
Le maquillage comme outil artistique et expressif
Le maquillage, au-delà de ses fonctions esthétiques et culturelles, s’impose aussi comme un véritable outil artistique et expressif. Il devient un moyen de création à part entière, permettant de transformer le visage et le corps en supports d’art. Dans le monde du cinéma et du théâtre, il occupe une place essentielle. Grâce à lui, les acteurs changent d’âge, de sexe ou même d’espèce. Le maquillage d’effets spéciaux, appelé « SFX », donne vie à des personnages fantastiques, à des blessures ou à des métamorphoses spectaculaires. Au théâtre, il aide à accentuer les expressions et à rendre un personnage visible même à distance, participant pleinement à la mise en scène et à l’émotion. Le maquillage n’est plus seulement un accessoire : il devient une composante narrative qui contribue à l’histoire et à l’identité du personnage.

Dans le domaine de la mode et de la photographie, le maquillage est un prolongement de l’imaginaire du styliste ou du photographe. Il joue avec les couleurs, les textures et les contrastes pour créer une atmosphère ou renforcer un thème. Sur les podiums, il accompagne les vêtements et souligne le concept artistique d’un défilé. Dans les shootings, il permet d’exprimer une émotion, de raconter une idée ou de provoquer une réaction. Le visage devient une toile, et chaque trait, chaque nuance, participe à une composition visuelle globale.

Le maquillage a longtemps inspiré les artistes et figure dans de nombreuses œuvres visuelles. Dès la Renaissance, il apparaît dans les portraits pour révéler les idéaux de beauté et les codes sociaux. Plus tard, les peintres modernes et contemporains l’utilisent pour questionner l’apparence, le masque et l’identité. Dans les expositions et installations artistiques actuelles, le maquillage devient un moyen d’exploration esthétique et symbolique, transformant le visage ou le corps en véritable œuvre d’art.


Le maquillage contemporain et son influence sociale
Le maquillage artistique s’exprime aussi à travers le body painting, le face painting ou encore le belly painting. Ces formes d’art utilisent le corps comme support de création. Dans le body painting, l’artiste peint directement sur la peau pour transformer le corps en œuvre vivante, souvent éphémère. Le face painting, très populaire lors des festivals ou événements, joue sur les formes et les couleurs pour métamorphoser un visage. Le belly painting, quant à lui, consiste à décorer le ventre arrondi d’une femme enceinte, symbole de vie et de beauté naturelle. Ces pratiques rappellent que le maquillage n’est pas figé : il est un art vivant, à la fois personnel et universel, où la peau devient toile et l’artiste, créateur d’émotions.

Ainsi, le maquillage artistique est un langage visuel capable de transmettre des messages, d’évoquer des sensations et de susciter l’imaginaire. Il brouille les frontières entre l’art, la mode et la performance, tout en célébrant la créativité humaine. Qu’il s’agisse de transformer, d’émouvoir ou de raconter, le maquillage exprime ce que les mots ne peuvent pas toujours dire.
Aujourd’hui, le maquillage occupe une place centrale dans la vie quotidienne et la société, au-delà de sa fonction esthétique. Il est devenu un outil d’affirmation de soi et d’expression individuelle, permettant à chacun de revendiquer son identité et sa personnalité. Les réseaux sociaux, notamment TikTok, Instagram ou YouTube, ont transformé le maquillage en véritable phénomène culturel : influenceurs et créateurs partagent des tutoriels, des tendances et des techniques qui inspirent des millions de personnes à travers le monde. Cette démocratisation a également favorisé la diversité et l’inclusion : les marques proposent désormais des produits adaptés à toutes les carnations et identités de genre, et le maquillage devient un symbole de liberté et d’égalité. Il est aussi utilisé comme moyen de revendication sociale et politique, par exemple lors des pride parades ou dans les mouvements féministes, où les couleurs et les styles expriment des messages d’acceptation et de tolérance. Enfin, l’évolution du maquillage contemporain reflète un engagement croissant vers l’éthique et la durabilité, avec des produits vegan, naturels et respectueux de l’environnement, soulignant que cette pratique reste en perpétuelle évolution, à la croisée de l’esthétique, de la culture et des valeurs sociales.
MARIE, KELLY, PALOMA, JULIE, STELINA, FANNY
Fond paillettes dorées

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